L’histoire de la corsetterie et de la lingerie en France

Meilleure alliée pour masquer sa féminité ou bien pour l’affirmer, pour protéger son corps ou le transformer, pour son plaisir ou pour séduire : la lingerie a toujours fait partie de la garde-robe de la femme. Son histoire est intimement liée à celle de notre société et influencée par les codes, les normes et les mœurs de chaque époque. Du corset à la guêpière, du soutien-gorge au “no bra”, et de la culotte courte au string, plongez dans l’histoire de la lingerie et de la corsetterie en France pour donner tout son sens à vos sous-vêtements Meïla.



De la lingerie occultée et fonctionnelle de l’Antiquité et du Moyen-Âge, à l’ère du corset de la Renaissance

Les prémices du sous-vêtement féminin

Les premières formes de lingerie remontent à l’Antiquité et se veulent avant tout utilitaires. En accord avec les goûts de l’époque, la silhouette des femmes de la Grèce et de la Rome antiques est androgyne et les formes disparaissent autant que possible. Les femmes utilisent donc un bandage, le mastodeton, pour maintenir leur poitrine et surtout la dissimuler.

Au Moyen-Âge, le sous-vêtement féminin est quasiment absent et se résume à une simple chemise en coton. 

 

Le corset s’impose...

La Renaissance est marquée par l’apparition du corset à baleines, cher à Catherine de Médicis, et destiné à la noblesse car symbolisant la droiture et les bonnes mœurs. Ils sont cependant particulièrement inconfortables et compriment tellement la taille et les côtes de la femme qu’ils nuisent à sa santé.

En parallèle, le blanc, synonyme de richesse et de pureté, s’impose comme la couleur de prédilection des classes les plus aisés.

Le corset est progressivement adopté et adapté par les classes populaires au cours des XVIIème et XVIIIème siècles.

 

… et ne se démode pas !

Au XIXème siècle, le corset change de forme : le modèle en sablier n’aplatit plus les seins mais les met en valeur en les soutenant et en les séparant, tout en réduisant la taille et en faisant ressortir les hanches. La silhouette féminine évolue mais l’inconfort et les risques pour la santé des femmes perdurent avec cette mode du corsetage…

En 1889, Hermione Cadolle présente un prototype de soutien-gorge appelé “Bien Être” qui s’apparente pourtant encore au fameux corset.



La lingerie de la Belle Epoque à la Première Guerre Mondiale : monochrome, simple et émancipée

 

Les années 1910, un tournant décisif pour la lingerie

Au début du XXème siècle, de nouvelles silhouettes se dessinent avec notamment le corset “droit devant” qui cambre le corps des femmes en basculant les fesses vers l’arrière, ou des corsets descendant de plus en plus bas sur les hanches pour affiner encore plus les lignes féminines. Les années 1910 marquent un véritable tournant dans l’histoire de la corsetterie et de la lingerie françaises avec la disparition du corset qui fait progressivement place à la gaine et au soutien-gorge qui ne cesseront alors d’évoluer. 

En 1913, Mary Phelps Jacob assemble deux mouchoirs de soie avec du ruban et du fil pour maintenir sa poitrine et être plus discret sous sa robe. Son idée rencontre un très grand succès et se concrétise par un brevet qu’elle reçoit le 3 novembre 1914 pour ce prototype de soutien-gorge. Quelques années plus tard, en 1918, une entreprise de Troyes invente la culotte courte, qui est dépourvue de “jambes”, ce qui rappelle la fameuse chanson “Maman, les p’tits bateaux” et inspire le nom de cette nouvelle marque qui vous dira sans doute quelque chose…

 

La fin de contraintes historiques

La Première Guerre mondiale bouleverse l’oganisation de la société, le rôle de la femme mais aussi sa lingerie. Les hommes étant partis au front, les femmes doivent les remplacer et intègrent un nouveau mode de vie plus actif : elles ont besoin d’être libres de leurs mouvements et leur lingerie devient par conséquent plus confortable et monochrome.

C’est donc une révolution pour la lingerie, liée à l’émancipation des femmes, mais aussi une libération pour elles après des siècles de contraintes !

 

Après la guerre, la femme garçonne des années 20 est plus mince, plus athlétique et découvre les couleurs et la soie artificielle fraichement arrivées dans l’univers de la lingerie.



À partir des années 30, le règne de la lingerie esthétique et normée : féminine, sensuelle, sexuelle

 

Tout au long du XXème siècle, la lingerie et la corsetterie n’ont cessé d’évoluer en suivant les mœurs et les modes.

 

Les années 30 sonnent la fin de la lingerie d’autrefois et le début d’une nouvelle féminité, plus romantique et sophistiquée. Le soutien-gorge prend la forme de deux bonnets pour assurer un meilleur maintien de la poitrine, se standardise avec le premier guide des tailles (de A à D) en 1935, et devient une pièce à part entière de la corsetterie. En parallèle, la guêpière occupe également le devant de la scène en devenant un indispensable des icônes telles que Marilyne Monroe, Brigitte Bardot ou Rita Hayworth.

 

La pin-up, nouveau modèle de féminité

La Seconde Guerre mondiale marque à nouveau un tournant pour la société, mais aussi pour la féminité et la lingerie. Les soldats, loin de leur épouse, épinglent des photos de belles femmes légèrement vêtues sur les murs, autrement dit en anglais, ils “pin up” ces images… Ça vous dit quelque chose ? Le terme désignant ces nouvelles icônes et canons de beauté de l’époque est définitivement adopté, au même titre que la guêpière et le balconnet. À la fin de la guerre, les femmes suivent cette nouvelle mode de la “pin-up”, redéfinissant la féminité, à la fois glamour, érotique et innocente.

 

La révolution des matières et des formes

Avec le début des années 50 apparaît le mythique soutien-gorge pointu, confirmant la tendance qu’il ne s’agit plus seulement d’une pièce fonctionnelle pour maintenir ou séparer les seins, mais bel et bien d’un accessoire esthétique, façonnant et de séduction. De plus, la lingerie se pare de nouvelles matières comme le lycra, le nylon ou la résille, et les nouveaux modes de production permettent aux femmes de choisir leurs sous-vêtements selon leurs envies et leurs goûts, bien que directement influencés par les modes et normes de l’époque.

À cette hyper-féminité, succède l’androgynie et la femme enfant des années 60. C’est la grande époque du lycra, des collants et des petites poitrines… avant la révolution sexuelle des années 70.

 

L’émancipation décisive des années 70

En 1968, un groupe de femmes se rassemble à Atlantic City aux Etats-Unis où a lieu l’élection de Miss Amérique, et revendique le manque d’importance donnée à la citoyenneté des femmes en brûlant leurs sous-vêtements et autres accessoires comprimants. C’est le temps de la libération de la femme, des corps mais aussi de la lingerie : finis les diktats... et les soutiens-gorge ! La lingerie des années 70, lorsqu’elle n’est pas simplement oubliée, s’adapte de façon paradoxale au minimalisme, à la mode unisexe et à l’érotisme qui définissent cette période charnière. La femme ne cache plus sa lingerie et défile d’ailleurs pour la première fois en arborant les sous-vêtements sexy et sophistiqués de la créatrice Chantal Thomas en 1976.

 

La lingerie, véritable accessoire mode adapté à son temps

Héritière de ce bouleversement social, la lingerie des années 80 s’adapte encore une fois aux normes et aux modes de sa période. Elle tend à mettre en valeur les corps fermes et galbés par l’aérobic et démocratise le string. Une évolution permanente puisque seulement une décennie plus tard, les silhouettes généreuses sont de nouveau adulées avec les soutiens-gorge push-up et les balconnets des années 90. La lingerie s’impose définitivement comme un élément indispensable dans l’univers de la mode et au cœur des évolutions de la société.




La lingerie d’aujourd’hui : repensée, équilibrée, inclusive et responsable

 

Depuis le début des années 2000, la lingerie tente de se redéfinir et de trouver l’équilibre jusqu’alors boudé tout au long de son histoire entre être fonctionnelle et être esthétique. Les codes, normes et moeurs qui ont jusqu’à présent toujours façonné les sous-vêtements de la femme et sa façon de les porter tendent à s’effacer au profit d’une lingerie plus inclusive, tenant compte de toutes les morphologies, de tous les goûts, de tous les styles. Mais il s’agit aussi de considérer la femme avant tout : c’est elle qui décide de l’importance de son bien-être ou de sa séduction, voire, encore mieux, de la possibilité d’allier les deux à travers une lingerie confortable et élégante

 

Inspirées par cette passionnante histoire des sous-vêtements, les marques de lingerie et de corsetterie redoublent d’inventivité et de créativité pour adapter leur savoir-faire et leur esthétisme. La femme d’aujourd’hui a des attentes claires et assumées pour choisir ses sous-vêtements et prend en compte de nouveaux éléments ancrés dans notre temps. Comment allier ce tant espéré confort avec ce pouvoir de séduction intemporel tout en valorisant le savoir-faire historique français et en étant en accord avec l’environnement ? Le défi est grand mais il semble bien que vous ayez déjà découvert ce secret... Vous êtes au bon endroit, l’univers Meïla.

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